8 février 2024

Casser les mythes – Les poules se becquettent-elles vraiment entre elles?

Bien-être des animaux

Mythe : Les poules ne se donnent pas vraiment de coups de bec.

Cassons le mythe : Le picage entre les poules est un comportement naturel et peut sérieusement compromettre leur santé et la production d’œufs.

Billet du Dr Mike Petrik, D.M.V., alias « Mike the Chicken Vet », blogueur invité

Picage, agressions entre oiseaux ou simple méchanceté – les poules sont réputées pour être des brutes de basse-cour. Elles sont les plus proches parents vivants du tyrannosaure, alors ça ne devait pas nous étonner!

S’il est normal et important que les poules se donnent de petits coups de bec pour se débarrasser des plumes qui tombent ou tenir à distance les parasites, ce comportement peut s’intensifier.

Chez les poules, la structure sociale est très stricte et hiérarchique. Le picage agressif est un moyen pour les poules d’établir leur domination alors qu’elles se disputent le territoire, comme les aires de nidification et celles où se trouvent les perchoirs, ou les ressources, comme la nourriture et l’eau. En fait, établir et préserver la hiérarchie de becquetage au sein d’un troupeau est un travail à temps plein pour les poules.

Le picage peut avoir de graves conséquences et compromettre la santé et le bien-être des poules et, au bout du compte, réduire la production d’œufs. Ce n’est bon ni pour les poules ni pour les nombreux consommateurs qui souhaitent manger des œufs sains et nutritifs dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré – et délicieux. La plupart des producteurs s’efforcent de fournir des ressources suffisantes et de prendre d’autres mesures pour s’assurer que les poules « jouent gentiment ».

Le picage agressif n’est pas aussi courant dans les élevages commerciaux, car nous disposons de nombreuses données scientifiques qui nous indiquent la surface utile, la quantité d’eau et le nombre de mangeoires, de perchoirs et de nids nécessaires pour limiter le plus possible la concurrence. Toutefois, le type de logement auquel on a recours dans les fermes commerciales fait une différence.

Par exemple, les poules sont beaucoup moins agressives lorsqu’elles vivent en plus petits groupes sociaux, comme c’est le cas pour l’élevage en colonie enrichie , un système de logement moderne qui est en train de devenir la norme dans l’industrie ovocole. Dans une colonie enrichie, les poules ont accès à des perchoirs et à des aires de nidification. Les groupes sont assez petits pour que les poules connaissent leur place. Il s’agit en général de groupes de 30 à 60 individus où il n’est pas nécessaire d’établir une hiérarchie.

Dans les élevages en liberté, où l’on retrouve de nombreux individus dans des espaces ouverts, le picage entre les poules est beaucoup plus agressif. Pourquoi? Parce que plus il y a d’oiseaux, plus le besoin d’établir une domination est grand. Les poules cherchent à établir et à rétablir la hiérarchie de becquetage en interagissant avec les nouveaux membres du troupeau.

Si l’expression « picosser » s’emploie le plus souvent pour parler de personnes qui se lancent des pointes, sa véritable origine est bien différente. Le picage à la ferme est un grave problème, qui affecte nos oiseaux et notre approvisionnement en œufs, mais touche aussi les producteurs et les vétérinaires, qui consacrent leur vie à veiller à ce que les animaux reçoivent des soins de la plus haute qualité.

Vous aimeriez en apprendre davantage sur le picage chez les poules et les comportements qui s’y rattachent? Je vous invite à lire le dossier complet sur le sujet qui se trouve sur mon blogue « Mike the Chicken Vet ».