15 novembre 2016

Les œufs et le cholestérol : pour en finir avec le mythe

Santé et nutrition

C’est officiel ! Le nouveau guide alimentaire des Américains[1] (version 2015-2020) ne fixe plus de limite en ce qui a trait au cholestérol alimentaire. En outre, les œufs ont été intégrés à chacun des trois modèles alimentaires sains présentés dans ces nouvelles recommandations. Ces changements s’inscrivent en conformité avec des décennies de preuves scientifiques.

Les études ont indiqué que le cholestérol présent dans les aliments que nous mangeons n’a que peu d’effet sur notre cholestérol sanguin. En fait, le cholestérol qui circule dans notre sang est en grande partie produit par le foie.

Attendu depuis longtemps, ce virage à l’égard du cholestérol alimentaire a été officiellement effectué par le gouvernement américain le 7 janvier 2016.

En 2015, le Comité scientifique consultatif a déclaré qu’il n’existait aucune preuve formelle permettant d’établir un lien entre le cholestérol alimentaire et le cholestérol sanguin[2], ajoutant que la surconsommation de cholestérol en tant que nutriment ne devait pas nous préoccuper.

Les précédentes recommandations américaines visant à limiter la consommation de cholestérol alimentaire ont d’abord été émises par l’American Heart Association (AHA) dans les années 1960. En 2013, l’AHA a toutefois reconnu que les preuves étaient insuffisantes pour appuyer cette restriction.[3]

Il est intéressant de souligner que Santé Canada reconnaissait déjà depuis quelques années que les études scientifiques montraient que les effets du cholestérol alimentaire sur le cholestérol sanguin étaient minces dans la population en général.[4] En fait, pendant de nombreuses années, les experts du Canada, des États-Unis et d’autres pays ont remis en question la base scientifique ayant servi pour tracer les recommandations américaines visant à réduire le cholestérol alimentaire.[5][6][7][8]

Les nouvelles recommandations des États-Unis s’efforcent plutôt d’aider les Américains à adopter de plus saines habitudes alimentaires pour favoriser le maintien d’un poids santé et alléger le fardeau des maladies chroniques comme les maladies du cœur, le diabète et le cancer.

Ainsi, elles encouragent les Américains à combler leurs besoins nutritifs à l’aide de modèles alimentaires santé, centrés sur les aliments à forte teneur en nutriments. Elles font valoir l’importance de manger une variété d’aliments sains, naturellement nutritifs et riches en protéines, comme les œufs.

Les œufs sont une option de choix dans une alimentation saine. Ils comportent 14 nutriments essentiels et des protéines de grande qualité. Bien manger avec le Guide alimentaire canadien recommande qu’une portion soit constituée de 2 œufs.

Sachez également qu’une grande partie du gras que l’on retrouve dans un œuf est considéré comme du bon gras parce qu’il s’agit de gras insaturé.

Valerie Johnson

MHSc, RD

Nutrition Wise Communications

[1] U.S. Department of Health and Human Services and U.S. Department of Agriculture. 2015 – 2020 Dietary Guidelines for Americans. 8th Edition. Décembre 2015. Disponible au : http://health.gov/dietaryguidelines/2015/guidelines/.

[2]Offert dans le Scientific Report of the 2015 Dietary Guidelines Advisory Committee.

[3] AHA/ACC. 2013 AHA/ACC Guideline on Lifestyle Management to Reduce Cardiovascular Risk.

[4] Santé Canada. Bureau des sciences de la nutrition Direction des aliments, Direction générale des produits de santé et des aliments : http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/label-etiquet/claims-reclam/assess-evalu/fat_heart_gras_coeur-fra.php. (dernier accès mai 2015).

[5]McDonald BE. The Canadian Experience: Why Canada Decided Against an Upper Limit for Cholesterol. J Am Coll Nutr 2004; 23 (6):S616–20.

[6] Institut national de la nutrition, du métabolisme et du diabète : Lessons from the Past Decade. NIN Review 2004; Ottawa, Canada.

[7]Fernandez ML and Calle M. Revisiting dietary cholesterol recommendations: does the evidence support a limit of 300 mg/d? Curr Atheroscler Rep 2010; 12(6):377-83.

[8]Gray J and Griffin B. Eggs and dietary cholesterol – dispelling the myth 2009 British Nutrition Foundation Nutrition Bulletin 2009; 34:66–70.